handicap.fr : Un projet photo réunit étudiants et modèles aveugles

handicap.fr : Un projet photo réunit étudiants et modèles aveugles

Publié le 28 février 2019.

Quand des étudiants en graphisme rencontrent des personnes déficientes visuelles, ça donne un projet collaboratif très riche. Pendant un mois, ils ont planché sur la représentation du son dans l’image. Verdict le 11 mars 2019 à l’école MJM de Paris.
On dit que la perte d’un sens décuple tous les autres… Alors comment les personnes non-voyantes perçoivent-elles les sons ? Pour répondre à cette question, des étudiants en graphisme se sont prêtés au jeu et ont pris part à une expérience collaborative qui leur a permis d’échanger et de photographier des personnes déficientes visuelles. Ils présenteront le résultat de leurs fructueuses recherches au sein de leur école de graphisme, la MJM graphic design, le 11 mars 2019 !

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opera-online : L’Opéra de Montpellier propose un Don Pasquale bilingue incluant le chansigne

opera-online : L’Opéra de Montpellier propose un Don Pasquale bilingue incluant le chansigne

Publié le 26 janvier 2019.

« C’est l’un des enjeux majeurs actuels de la plupart des maisons d’opéra : ouvrir l’art lyrique à de nouveaux publics. L’Opéra orchestre national de Montpellier Occitanie participe de ce mouvement, puisque après son Fantasio aux sous-titres adaptés pour les spectateurs sourds et malentendants (lire notre chronique), la maison montpellieraine va encore plus loin pour sa prochaine production, Don Pasquale, qui proposera une adaptation en LSF (Langue des Signes Françaises) grâce notamment à l’association Accès Culture qui est présente partout en France et qui effectue un travail important d’accessibiité pour les personnes sourdes et malentendantes. »

Lire l’article complet concernant Don Pasquale adapté en LSF, DOC K97 KoPDF 63 Ko sur opera-online

En savoir plus sur la création de l’adaptation en LSF de cet opéra.

Visite tactile au Festival d’Avignon pour sensibiliser à l’accessibilité culturelle

Visite tactile au Festival d’Avignon pour sensibiliser à l’accessibilité culturelle

Le Festival d’Avignon est un partenaire fidèle et engagé sur les questions d’accessibilité culturelle.

En 2019, à travers une action originale, le plus grand festival de théâtre au monde a sensibilisé de nombreux enfants au handicap visuel.
Pour cela, une visite tactile a été organisée en direction d’enfants voyants du centre social d’Orel d’Avignon. Celle-ci a été pensée parallèlement à la représentation en audiodescription, réalisée par Accès Culture, du spectacle l’Amour Vainqueur d’Olivier Py, qui était en résidence de création à la FabricA.

Les enfants, bandeaux sur les yeux, ont ainsi pu découvrir le décor du spectacle grâce au toucher et aux informations données par les guides. Ils se sont également entraînés à guider et à être guidés. Au-delà d’un moment convivial et ludique, les enfants ont abordé des thématiques relatives à l’accessibilité des personnes en situation de handicap visuel.

Cette journée particulière a été racontée dans un mini-reportage photos et images dans le guide du jeune spectateur du Festival d’Avignon, il est à consulter ici. C’est un programme papier à destination des enfants et des adolescents, qui leur permet de découvrir une programmation adaptée à leur âge, avec de nombreuses activités pour entrer de manière ludique dans l’univers du spectacle vivant.
En 2017 déjà, ce guide invitait les enfants à une initiation au braille.

Cette attention particulière que le festival porte aux enjeux de l’accessibilité culturelle est, une fois encore, démontrée cette année. En effet, à la demande du Festival d’Avignon, Accès Culture travaille actuellement à la réalisation d’une maquette tactile de la FabricA (Réalisation Accès Culture / Conception : Rémi de Fournas – Fabrication : La Nouvelle Fabrique). Pour en savoir plus sur les maquettes tactiles, c’est ici.

La FabricA © Christophe Raynaud de Lage

Retour sur une audiodescription circassienne : « Campana » au Carré magique

Retour sur une audiodescription circassienne : « Campana » au Carré magique

C’est en collaboration avec l’association Accès Culture, afin de mettre en place un service d’accessibilité au spectacle vivant pour les personnes aveugles et malvoyantes, que le Carré Magique, Pôle national Cirque en Bretagne, a pour la première fois, proposé un spectacle de cirque contemporain en audiodescription.

Cette aventure a permis la retranscription de l’univers artistique du spectacle Campana du Cirque Trottola, accompagné d’une visite tactile avant et après la représentation. Construite en lien avec les équipes artistiques, elle a permis de découvrir des objets, accessoires, pièces de costumes, et d’appréhender, pour ces spectateurs aveugles ou malvoyants, l’espace scénique dans son ensemble.

Pour parfaire cet accueil, un programme de chapiteau a été réalisé par les étudiants de deuxième année d’un DNmade Graphisme culturel multisupport. Proposé à l’ensemble des spectateurs de la représentation, ce programme permettait une communication belle et accessible à tous sans stigmatisation.

Une dizaine de spectateurs en situation de handicap visuel ont assisté à cette représentation. Un dispositif qui demande l’investissement de l’équipe du Carré Magique, de la billetterie en passant par la technique, les relations publiques et la communication, et qui a été rendu possible par le soutien financier de la Drac Bretagne et l’office national de diffusion artistique.

Un investissement que ne regrette pas l’équipe, tant les retours sont forts du côté des ces spectateurs, et qui nous amène désormais à être des ambassadeurs envers le reste des publics, afin de les aider à mieux appréhender la question du handicap. Cette démarche participe à faire rayonner le Carré Magique au-delà des murs du théâtre, à travailler avec un tissu associatif exigeant et enthousiaste, à aborder la question du mécénat privé… mais qui nous pousse à faire évoluer les propositions au fur et à mesure des saisons.

Après l’abonnement et les visites tactiles, nous envisageons un atelier de pratique circassienne lors du prochain spectacle de cirque en audiodescription, et nous commençons à réfléchir sur la question de l’accessibilité des spectateurs sourds et malentendants. Si cette démarche demande au départ un accompagnement en terme de conseil et de formation, ainsi qu’un fléchage budgétaire, il est évident que lorsque l’équipe d’un théâtre s’empare de ces questions d’accessibilité au spectacle vivant, cela rejaillit et produit un véritable impact aussi bien au sein de la structure qu’à l’extérieur.

Mariane Gauthier
Communication – Référente cirque et relations publiques
Le Carré magique – Lannion

Suivez aussi l’interview de Bonaventure Gacon du Cirque Trottola qui nous parle de l’audiodescription de son spectacle Campana.

Retour sur une visite de la Comédie-Française avec casques d’amplification sonore et BIM !

Retour sur une visite de la Comédie-Française avec casques d’amplification sonore et BIM !

Le 6 mars 2020, la Comédie-Française a ouvert ses portes à quelques spectateurs curieux pour une visite organisée pour l’ARDDS (Association de réadaptation et défense des devenus-sourds) et Old’Up avec Accès Culture, avec casques d’amplification sonore et boucles à induction magnétique (BIM)…

La Comédie-Française fût l’un des premiers théâtres à soutenir nos actions en faveur de l’accessibilité culturelle pour les personnes aveugles, malvoyantes, sourdes et malentendantes. Depuis longtemps maintenant, nous travaillons ensemble à la mise en place de représentations avec surtitrage adapté. Mais cette année, nous souhaitions montrer aux spectateurs malentendants les coulisses de cette offre artistique.

Et qui de mieux placé pour en parler que les surtitreuses et régisseuses elles-mêmes ?
Camille Chabrerie et Caroline Chapuis nous ont donc parlé de leurs métiers de surtitreuses et relectrices Accès Culture. Ensemble, elles nous ont transmis leur passion, en expliquant leur travail d’écriture, de description d’effets sonores et les obstacles qu’elles rencontrent parfois. Pour les fidèles spectateurs des représentations adaptées de la Comédie-Française, cela fût une vraie découverte. Certains pensaient même que ce travail était effectué par intelligence artificielle…
Pour les spectateurs ignorant l’existence de ce dispositif, Anaïs Georgel, régisseuse Accès Culture, nous a même offert une petite démonstration ! Son métier nécessite rigueur et vigilance : le surtitrage ne devant pas être lancé ni trop tôt, ni trop tard.
Assis sur le velours rouge des fauteuils de la Comédie-Française, c’était comme si nous y étions…

Nous n’avons pas tous les jours la chance de visiter la Comédie-Française… Pour en profiter pleinement, Pauline Plagnol, chargée des relations publiques et référente accessibilité, nous a raconté l’histoire de ce lieu emblématique, en saupoudrant cette visite d’anecdotes toutes plus croustillantes les unes que les autres !
Par exemple : Connaissez-vous la devise de la Comédie-Française ? C’est « Simul et singulis », ce qui peut se traduire par « Être ensemble et être soi-même ». Un bel adage qui illustre parfaitement cette matinée !

« Cette visite a été chaleureuse, instructive, entièrement accessible, une véritable joie de rencontrer une équipe jeune et soucieuse d ‘offrir aux malentendants une prestation de sous-titrage de grande qualité, bref un enchantement ! » Suzy Margueron, ARDDS

Pour retrouver tous les spectacles en surtitrage adapté de la saison, c’est ici : https://accesculture.org/spectacles/

Un voyage sur la route des épices !

Un voyage sur la route des épices !

Le 12 mars 2020, l’équipe d’Accès Culture et ses fidèles spectateurs ont pris le métro pour… l’Orient ! Ensemble, nous avons embarqué pour « la route des épices ».

Ce voyage multisensoriel à l’Institut du Monde Arabe a été conçu spécialement pour les personnes aveugles et malvoyantes. Ainsi, équipe, audiodescripteurs et spectateurs ont pris les routes commerçantes du VIIIème siècle, de Fès à Zeitoun, dérivant par Mascate et passant par le Caire, en suivant du bout des doigts le parcours sur une carte du monde en relief.

Là, nous avons découvert tous les secrets du raz-el-hanout, ce fameux mélange d’épices, essentiel à la préparation du couscous, signifiant littéralement la « tête de l’épicerie », soit « le meilleur de la boutique » ! Dans une ambiance chaleureuse, nous avons également exploré l’écriture arabe et appris à nous servir d’un astrolabe, une montre d’un autre siècle, permettant d’avoir l’heure grâce à l’observation des astres.

Ces moments d’échanges humains sont précieux. Ils nous permettent de nous rencontrer autrement, de partager d’autres intérêts que nos goûts communs pour le théâtre, la danse, le cirque ou l’opéra.

Toute l’équipe gardera de cette matinée un souvenir doux mais épicé !

Plaquette de l'alphabet arabe en braille

La première tournée d’une audiodescription de cirque en France !

La première tournée d’une audiodescription de cirque en France !

Cette année, nous soufflerons notre trentième bougie.
30 ans, donc, que nous œuvrons pour que l’art vivant soit accessible aux personnes aveugles, malvoyantes, sourdes et malentendantes. Théâtre, opéra, danse et désormais cirque.
Nous avons toujours fait en sorte de solliciter au maximum les personnes aveugles et malvoyantes, en les rencontrant, en écoutant leurs avis… Cette année, nous souhaitions aller plus loin : intégrer leur regard à notre processus de création.

Grâce au soutien du Groupe Malakoff Humanis Handicap, à travers sa Fondation d’entreprise, et à celui d’artistes engagés, ce projet a pris corps le 16 janvier 2020, à l’occasion de la représentation des hauts plateaux au Manège – Scène nationale-Reims. Cette date marque le début d’un projet fou et captivant pour l’année 2020-2021 : la première tournée d’une audiodescription de cirque.
Ainsi, au talent d’une audiodescriptrice Accès Culture, Antoinette de Saint Blanquat, s’ajoutera l’expertise de Delphine Harmel, relectrice professionnelle. Confronter les sensations de ces deux femmes, l’une voyante et l’autre pas, permettra de vous offrir une audiodescription enrichie par la complémentarité de deux professionnelles.

« Il y a dans ce spectacle des moments d’une beauté si pure qu’on se sent parfois pauvre avec les mots, mais j’espère que les personnes aveugles et malvoyantes garderont en tête certaines de ces images. J’ai l’habitude de travailler avec des relectures, elles apportent beaucoup et celle de Delphine a été très utile, notamment pour expliquer des choses compliquées parce que très techniques. Ce projet a été intense, j’ai dû adopter une nouvelle méthode d’audiodescription mise au point chez Accès Culture pour la danse et j’ai suivi le conseil de Julie Compans, qui est de mêler trois choses : le factuel, les éléments de sensation et la poésie. » nous a confié Antoinette de Saint Blanquat.

Ce projet innovant répond à l’un des objectifs majeurs d’Accès Culture : accompagner les théâtres dans leur politique d’accessibilité en permettant aux personnes aveugles et malvoyantes de s’imprégner pleinement de l’univers du spectacle vivant.

Mathurin Bolze, le créateur de ce spectacle, Les hauts plateaux, écrit à propos de celui-ci : « Ce ne sont pas des ruines que nous verrons sur notre plateau mais un chantier prometteur, celui des aventures humaines, celles qui traversent le temps, qui perdurent et mettent en œuvre les solidarités, les envolées poétiques et acrobatiques ».
Nous sommes fiers et heureux de participer à ce beau chantier.

© Christophe Raynaud de Lage

Don Pasquale, le premier opéra adapté en LSF

Don Pasquale, le premier opéra adapté en LSF

Accueillir des personnes Sourdes et malentendantes à l’opéra peut sembler paradoxal. Et pourtant l’univers visuel de la mise en scène, de la scénographie, des costumes et la dramaturgie du livret font de ce genre artistique un très large espace d’émotions et de culture même pour ceux qui ne peuvent accéder ni à la musique ni aux voix.

Afin d’ouvrir son répertoire au plus grand nombre, l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie, accompagné par Accès Culture, prend cette saison plusieurs initiatives concrètes afin d’informer, préparer et accueillir dans les meilleurs conditions des personnes Sourdes ou malentendantes sur plusieurs opéras avec le surtitrage adapté et une première adaptation en LSF pour l’opéra.

Si, dès 2012, Carmen, opéra sauvage (compagnie Danse des signes), fut la première rencontre entre une œuvre lyrique et la langue des signes française en France, l’Opéra Orchestre national de Montpellier donne une ampleur nouvelle à la présence de la LSF sur une scène lyrique à l’occasion de sa nouvelle production de Don Pasquale en février 2019.

Proposition a été faite à Valentin Schwarz, metteur en scène, d’intégrer pleinement les deux comédiens LSF, Katia Abbou, Vincent Bexiga, à sa mise en scène. Ils ont été accompagnés par le regard extérieur de Delphine Saint Raymond, comédienne Sourde. Présence, costumes, rien ne les a distingué des autres artistes sur scène, sauf la langue. Les représentations étaient également surtitrées.

Opéra adapté en LSF par Katia Abbou, Vincent Bexiga
Regard extérieur : Delphine Saint Raymond

Gaetano Donizetti (1797-1848)
Livret de Giovanni Ruffini
direction musicale Michele Spotti
mise en scène et lumières Valentin Schwarz

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
mercredi 20 février à 20h
vendredi 22 février à 20h
dimanche 24 février à 15h
mardi 26 février à 20h

Retour de spectatrices :

« J’ai vraiment aimé l’opéra-bouffe. Le spectacle était magnifique. Katia et Vincent étaient au top. C’est une première pour moi ! Je vous remercie beaucoup d’avoir mis en place l’accessibilité pour les sourds avec le surtitrage et les comédiens LSF sur scène. J’ai ainsi pu comprendre l’histoire sans difficulté avec beaucoup d’émotions. Maintenant je sais ce que c’est l’opéra. Cela me donne envie d’en découvrir encore plus. J’espère qu’il y en aura d’autres encore. » Stéphanie Guéret

« Bonjour, un grand merci d’avoir pu organiser l’accessibilité de Don Pasquale à l’opéra de Montpellier. Je suis parisienne et je me suis rendue à Montpellier exprès pour ce spectacle et je n’ai pas été déçue. La prestation, que dis-je la performance de Katia et Vincent est juste époustouflante ! C’est un superbe spectacle. Katia et Vincent ont complètement intégrés le spectacle sans pour autant gêner la mise en scène ! Les comédiens ne sont pas gênés, tout le monde a sa place dans ce spectacle. Une belle prestation. J’espère que cet opéra se déplacera partout en France. » Frédérique Abelin

Plusieurs médias parlent du projet :
operaonline
France musique

Le théâtre qui n’a pas froid aux yeux

Le théâtre qui n’a pas froid aux yeux

Des étudiants en journalisme sont venus me rencontrer, il y a quelques semaines, pour en savoir plus sur l’audiodescription. Ils ont eu l’opportunité de rencontrer les spectateurs et d’écouter l’audiodescription d’Un instant au Théâtre Gérard Philipe. Ils partagent avec nous leurs impressions. Merci à Hugo Hebbe, Matt Finance, Clément Serrière pour la rédaction de cet article.

“On est où là ?” s’interroge Monique, jeune septuagénaire. “On est au premier rang, en face de la scène” lui répond son accompagnatrice tout en la guidant par la main. Le handicap de Monique l’empêche de voir. Elle est pourtant venue assister à une représentation de “Un instant” au Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis.

Autour d’elle, d’autres personnes malvoyantes s’installent sur les sièges en bois ornés de coussins rouges. La pièce est décrite par le metteur en scène Jean Bellorini, écharpe au cou et tenue décontractée. C’est lui qui éclairera à son public si particulier l’environnement qui les entoure. “Vous êtes dans un lieu marqué par le temps, les murs craquelés qui vous entourent et les décors de ce théâtre reflètent le sujet de ma pièce, les souvenirs”. Par ses mots, Monique visualise une salle de spectacle bâtie à partir d’un bois noir couleur charbon. La scène, quant à elle, est riche par son originalité avec plus d’une centaine de chaises empilées d’un bout à l’autre, ainsi que par ses détails. “Côté cour, il y a une sorte de cabane en hauteur dont les murs sont tapissés de liège pour insonoriser la pièce des bruits extérieurs. Cela représente le lieu de travail de Proust. Vous comprenez ce que je dis ?”. Côté cour, côté jardin, le vocabulaire théâtral virevolte dans les esprits des spectateurs attentifs. “On voit très bien” confie Michelle aux côtés de son Berger Suisse blanc, “on voit même plus que vous”.

Sourires aux lèvres, les visiteurs sont invités à monter sur scène et à explorer le décor par le toucher. […] Jean Bellorini va même encore plus loin en expliquant certains secrets de mises en scènes, les trucages ingénieux ou encore la représentation des décors et le contexte qu’il souhaite leur attribuer. […]

Silence dans le casque, silence dans la salle. La pièce va commencer. […] Entre les tirades des acteurs, le récit s’enrichit de commentaires constructifs. “L’homme s’écarte un peu, en invitant d’un geste de tête la grand-mère à s’exprimer au public”. Décrivant une gestuelle et des mouvements imperceptibles, la voix procure la vue au spectateur à travers toutes les scènes jouées. Réplique. Voix off. Réplique. La pièce se déroule dans une mécanique théâtrale des plus classiques. Des rires émanent du public : la recette du porc au caramel de la comédienne  fait mouche. L’imagination développe des sentiments bien plus forts quand la pièce est aveugle. Tout le pouvoir de l’ouïe entre en action. Le visuel n’a plus d’importance. “Les chaises empilées contre le mur du fond illustrent une vie, faite de récits, d’histoires, d’écrits”. Les explications lancées dans le casque éclairent sur le sens des choix scéniques. L’ouïe devient alors le sens le plus fort du corps humain, et cette voix off omniprésente aboutit à un rapport inédit avec.

Dernière réplique. Les spots s’éteignent les uns après les autres. Les acteurs, souriant, apparaissent ensemble, se tenant par la main. Ils saluent le public avant d’être rejoints par le metteur en scène. De très longs applaudissements se font entendre, tandis que la voix accompagnatrice signale que la pièce se termine. L’ovation dure. Les lumières baissent enfin. Les comédiens, émus par l’accueil enthousiaste des spectateurs, disparaissent définitivement dans le noir de la scène. C’est au tour de Monique, Robert ou encore Michelle et son fidèle canin de quitter la salle. Les commentaires fusent, les impressions se partagent, le bonheur d’avoir vu cette pièce se ressent. “C’est terrible ! La fin était vraiment prenante”. L’expérience vécue par ces personnes oubliées offre un regard neuf sur le théâtre.

Une typo braille visible à l’œil nu !

Une typo braille visible à l’œil nu !

Une typographie braille que les voyants peuvent lire ? C’est possible grâce au designer japonais Koshuke Takahashi qui a imaginé une police, accessible aux voyants comme aux non-voyants en positionnant du braille sur des lettres de l’alphabet latin et japonais. L’idée de ce projet est d’implanter cette typographie aux signalétiques des Jeux-Olympiques de Tokyo en 2020. Mais ce n’est pas nouveau. D’autres graphistes avant lui avaient tenté l’expérience : Christophe Heller avec Visual Braille en 2009, Larysa Kurak avec Braille Font en 2014 et Nuria Lopez avec Blind words en 2015.

En voyant ça, j’ai voulu en savoir un peu plus sur le braille. J’ai des brochures par centaine au bureau. Avec mes collègues, les chiffres en braille n’ont plus de secret pour nous mais j’avais des doutes sur son origine. J’avais bien entendu parler de Louis Braille. Mais l’histoire de ce dispositif est assez incroyable. Louis Braille n’avait que 16 ans, quand il a développé ce dispositif en s’inspirant de la sonographie de Charles Barbier de la Serre. La sonographie qui avait, tout de même, vu le jour pour coder et lire des instructions militaires, la nuit, sans allumer sa lampe. Charles Barbier de la Serre avait présenté son dispositif à l’institution royale des jeunes aveugles et Louis Braille y avait tout de suite vu un intérêt. Le braille était né en 1829.

La présentation de saison des audiodescriptions

La présentation de saison des audiodescriptions

Au total, une centaine de spectateurs sont venus nous retrouver à Chaillot – Théâtre national de la Danse dans la nouvelle salle Firmin Gémier pour se faire une idée des spectacles avec audiodescription d’Île-de-France de la saison prochaine. Treize intervenants, responsables des relations publiques et responsables de l’accessibilité des théâtres parisiens, ainsi que des comédiens et un dramaturge sont venus présenter leur programmation, et ils nous ont bien mis l’eau à la bouche !

Au programme, audiodescriptions de théâtre, d’opéra et même de danse seront au rendez-vous à partir de septembre 2018 ! On ne vous en dit pas plus, tout est dans la brochure
Vous avez-déjà sélectionné vos spectacles pour l’année prochaine ? Sinon, n’hésitez pas à nous demander une brochure en braille ou gros caractère. Nous vous l’enverrons gratuitement par mail ou par courrier. Sinon, elle est consultable sur notre site et lisible par synthèse vocale.

Les comédiens Sourds dans les films

Les comédiens Sourds dans les films

Si j’avais un peu de temps, je regarderai bien tous ces films…
Quel travail de fourmis de repérer dans toutes ces fictions, documentaires, long et courts-métrages, des personnages ou des comédiens sourds, dans des rôles importants ou pour de brèves apparitions !

Un travail de recherche mené par Ruth KITCHEN (Marie Curie Fellow, EHESS, Paris) et Barbara FOUGERE (Doctorante en cinema, Paris 1). A retrouver sur le site de Retour D’image

A noter que le catalogue de Retour d’image, qui présente les films audiodécrits et sous-titrés et disponible pour la plupart en France est présenté dans la même rubrique du site de l’association.

John Schuchman auteur de Hollywood Speaks : Deafness and the Film Entertainment Industry et  Guy Jouannet auteur de L’écran sourd ont déjà répertorié un nombre important de films mettant en scène des personnages sourd depuis les  débuts du cinéma jusqu’à la fin des années 1990. Afin de poursuivre ce travail de recherche les deux chercheuses ont étudié les listes établies par IMDB mais également les catalogues de festivals de culture Sourde tels que Clin d’oeil et la sélection « Monde des Sourds » du festival de Douarnenez,  ainsi que le catalogue constitué par l’équipe de Retour d’image et la base de données de l’Université de Gallaudet.

Les films sont listés par ordre alphabétique.
Lorsqu’elle n’est pas explicite, la place du personnage sourd est mentionnée à la suite du résumé. Certains films étant disponible en libre accès, un lien pour le visionner est parfois ajouté.

À la découverte du plateau du spectacle « Le Jeu de l’amour et du hasard »

À la découverte du plateau du spectacle « Le Jeu de l’amour et du hasard »

Jeudi 15 mars 2018, nous sommes partis à la découverte du plateau du spectacle Le Jeu de l’amour et du hasard avec Amélie Chapleau du Théâtre de la Porte Saint-Martin et Hervé Mayon, l’artisan d’art qui a réalisé toute la végétation du décor.
Lors de la visite tactile du Jeu de l’amour et du hasard, célèbre pièce de Marivaux, mise en scène par Catherine Hiegel, nous avons eu l’occasion de toucher des éléments de costumes conçus par Renato Blanchi. Des costumes en feutre, en dentelle ou encore en cuir représentent les vêtements des bourgeois du XVIIIème siècle.

Les personnes aveugles et malvoyantes présentes lors de la visite ont pu découvrir le décor de la pièce, un jardin classique avec des arbres artificiels plus que vrais que nature, imaginés et conçus par Hervé Mayon, des ateliers de La Licorne Verte. La conception de ces arbres a nécessité un mois et demi de travail. L’artisan a accepté de nous parler de son métier autour d’un thé que nous avons partagé ensemble. Autodidacte, il réalise des arbres semi-artificiels avec du bois récupéré. Il réalise ses œuvres pour le théâtre, mais aussi pour des salons, des entreprises et des évènements privés. Une visite inédite pour des spectateurs qui ont ensuite pu profiter de la pièce avec un programme détaillé.